fbpx

De Léry ; un Canadien avant tout.

Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry, fils

 Fils et petit-fils d’ingénieurs militaires, Joseph-Gaspard (parfois nommé Gaspard-Joseph) Chaussegros de Léry fils s’initie dès son enfance à cette fonction. Il apprend l’arpentage, la cartographie et les techniques de construction et en 1739, il est nommé ingénieur-assistant au moment où son père est l’ingénieur militaire en chef de la Nouvelle-France.

Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry, fils Musée national des beaux-arts du Québec, 1967.106

La construction du deuxième fort Saint-Jean

La guerre de la Succession d’Autriche, qui se déroule entre 1745 et 1748 dans les colonies nord-américaines, confirme le nouveau rôle militaire de Saint-Jean.  Profitant de l’accalmie succédant à la paix de 1748 et de la construction d’une nouvelle route entre La Prairie et Saint-Jean, les autorités coloniales décident d’établir à Saint-Jean un nouveau fort afin d’assurer l’approvisionnement destiné aux forts Saint-Frédéric et plus tard Carillon sur le lac Champlain.  La nouvelle fortification de palissade est érigée par Chaussegros de Léry fils en 1748, et celle-ci prend la forme d’un carré de 60 mètres de côté, ayant deux redoutes à mâchicoulis construites sur trois niveaux à la manière de blockhaus.  La palissade de bois offre une capacité suffisante pour résister au tir de mousqueterie d’un petit groupe de combattants attaquant le dépôt militaire par surprise, mais demeure vulnérable à l’artillerie.  Bien que son œuvre lui vaille l’estime de Roland-Michel Barrin de La Galissonière, commandant général de la Nouvelle-France, Chaussegros de Léry essuie alors de vifs reproches quant à la gestion des finances de la part de l’intendant Bigot. 

Plan du deuxième fort Saint-Jean, 1748 Archives nationales d’outre-mer, FR CAOM 3DFC503B

Officier d’infanterie

En 1749, Chaussegros de Léry démissionne de son poste d’ingénieur-assistant, mais demeure dans l’armée en tant qu’enseigne.  Au service du gouverneur La Jonquière, il est envoyé dans les régions frontalières afin de dresser des cartes et de construire des forts de palissades de bois.  En 1756, il dirige une expédition de 360 hommes chargée de détruire le dépôt de ravitaillements du fort Bull.  Grâce au succès de cette opération, les plans britanniques pour une offensive printanière dans la région des Grands Lacs furent écartés et lui valut une promotion au grade de capitaine.

Suite au décès de son père en 1756, il reçoit l’année suivante le mandat du gouverneur Vaudreuil d’améliorer les fortifications de Québec.  En 1759, il organise l’évacuation des populations de la région de Kamouraska jusqu’à Rimouski alors que les Britanniques remontent le Saint-Laurent.  Il reçoit cette année-là la croix de Saint-Louis, mais il est finalement blessé à la bataille des plaines d’Abraham et fait prisonnier.  En 1761, il est envoyé en France avec sa famille.

Un Canadien d’abord

Avec la signature du Traité de Paris de 1763 marquant la fin des hostilités entre l’Angleterre et la France, Chaussegros de Léry prend des arrangements afin de revenir au Canada en passant par l’Angleterre.  Ce dernier trouva, dans le gouverneur Guy Carleton, un ami et un défenseur.  En 1768, Carleton le nomme grand voyer du district de Québec et sert sur les Conseils exécutif et législatif de la Province of Quebec.  Suite à l’adoption de l’Acte constitutionnel de 1791, il est nommé au nouveau Conseil législatif du Bas-Canada, au sein duquel Chaussegros de Léry siègera jusqu’à sa mort, le 14 décembre 1797.

Le pavillon De Léry

Construit en 1956 et 1957 dans les premières années du Collège militaire royal de Saint-Jean, le pavillon De Léry abrite aujourd’hui des bureaux et des salles de classe du Collège, de même que les installations de l’Institut de la profession des armes adjudant-chef Osside.

Des élèves-officiers se présentent à la bibliothécaire, Gabrielle Bourbonnais, afin d’emprunter des livres. La bibliothèque était alors située au pavillon De Léry, 1957 Musée du Fort Saint-Jean

Le pavillon De Léry, 2013 Musée du Fort Saint-Jean

 

Texte de Éric Ruel
Musée du Fort Saint-Jean

Retour